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Regard sur la mise à jour économique du gouvernement de Justin Trudeau avec Sébastien McMahon, stratège en chef et économiste senior IA Groupe financier.
Les libéraux fédéraux ont dévoilé jeudi leur mise à jour économique de l'automne – un mini-budget de 92 pages décrivant la situation financière du Canada et détaillant de nouvelles politiques pour lutter contre les problèmes du coût de la vie.
Michel Bherer a parlé des grandes lignes de ce mini-budget jeudi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Sébastien McMahon, stratège en chef et économiste senior IA Groupe financier. Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-haut.
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Au premier regard, M. McMahon constate «quelques surprises» dans ce mini-budget.
«Dans le dernier budget, il n'y avait pas vraiment de retour à l'équilibre budgétaire. Vous savez, les économistes nous aimons bien ça savoir que le budget va finir par se rééquilibrer. Maintenant, nous savons que ce sera en 2027-2028», précise Sébastien McMahon.
L'économiste voit également «une dose de prudence intéressante» dans l'énoncé économique du gouvernement Trudeau.
«L'année prochaine, en 2023, l'économie devrait rouler au ralenti, alors qu'en 2024 on réaccélère, mais à un rythme encore inférieur aux dernières années. C'est bien de voir cette prudence qui est directement incluse dans les scénarios», affirme M. McMahon.
Vers une récession ?
À savoir si la récession anticipée par plusieurs est inévitable, Sébastien McMahon affirme qu'il n'y a jamais rien d'inévitable.
«Comme économiste et gestionnaire de portes-feuilles je sais que ce n'est jamais zéro ou 100%, c'est toujours quelque part dans le milieu des probabilités. Nous avons encore des probabilités d'environ 70%», explique-t-il.
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M. McMahon croit tout de même qu'il faut demeurer prudent.
«Il faut juste penser que nous avons probablement un passage à vide devant nous. La consommation des ménages, nous savons que l'inflation est en train de gruger le pouvoir d'achat, nous savons que l'immobilier est en train de ralentir rapidement, nous savons que les entreprises sont moins intéressées à investir. Donc, tout ça fait en sorte qu'un passage à vide? Oui. Une récession inévitable profonde? Probablement pas», explique-t-il.
Et l'aide aux familles ?
En analysant ce mini-budget, on remarque peu d'aide pour les familles canadiennes qui vivent des temps difficiles au niveau financier. Les mesures prises par Ottawa pour soulager les Canadiennes et les Canadiens de l'inflation sont-elles suffisantes ?
Il faut jouer la prudence selon Sébastien McMahon.
«On voudrait toujours voir les gouvernements en faire plus. Mais, il faut prendre exemple sur ce qui s'est passé il n'y a pas si longtemps au Royaume-Unis : quand les banques centrales sont en train de mettre les deux pieds sur le frein pour essayer de ralentir l'inflation, de voir les gouvernements arriver avec des stimuli importants, c'est comme si la main gauche travaillait contre la main droite», est d'avis, M. McMahon.
Surplus budgétaires? Possible!
Concernant les surplus budgétaires, envisagés dans environ cinq ans, M. McMahon croit que les projections du gouvernement fédéral sont réalistes.
«Le scénario est suffisamment prudent. Quand on parle de 0,7% de croissance en 2023 c'est très faible, 1,9% en 2024, et après ça une réaccélération, c'est réaliste. De plus, en ce moment l'inflation joue en faveur du gouvernement parce que si les prix augmentent, nous payons la TPS sur des prix en accélération et ça fait plus d'argent dans les poches du gouvernement», conclut Sébastien McMahon.
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Rédigé par Jennifer Gravel pour Noovo Info