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Djokovic déconnecté
À quel moment les célébrités commencent-elles à croire qu’elles sont au-dessus des lois ?
À quel moment les célébrités commencent-elles à croire qu’elles sont au-dessus des lois ? Qu’elles n’ont pas à répondre aux mêmes règles que la population qui elle, les idolâtre ?
On se pose ces questions lors de chaque frasque issue des milieux artistique, politique et sportif.
À lire :
Novak Djokovic rentre en Serbie après son expulsion d'Australie
Des exemples ? Le Canadien qui a repêché Logan Mailloux en première ronde, malgré ses antécédents. Dans la NFL, chaque saison est teintée par différents écarts de conduite de joueurs et même, d’entraîneurs.
Le cas Novak Djokovic
Le dernier cas en lice de cette « grande déconnexion » est la saga qui entoure la venue du serbe Novak Djokovic aux Internationaux de tennis d'Australie.
Le numéro un mondial a cru que les lois australiennes ne s’appliquaient pas à lui. Convaincu de pouvoir profiter d’une exemption pour participer au premier tournoi de la saison sans devoir présenter son passeport vaccinal, Djoko a vu son visa être révoqué en plus d'être expulsé d'Australie, un pays qui ne badine pas avec les visiteurs non-vaccinés.
Djokovic a fait preuve du même entêtement que sur le terrain pour plaider sa cause, mais cette fois le Serbe ne se battait pas contre le revers de Federer ou le coup droit de Nadal. Et il a perdu.
Cette défaite s’accompagne d’une interdiction de remettre les pieds en Australie durant trois ans. La sanction sera sans doute réduite, mais le tennisman de 34 ans doit revoir son plan de match au plus vite. Car d'autres pays où se déroulent des tournois majeurs l'attendent au détour.
Quelle sera la suite ?
À l’extérieur de sa Serbie natale, son étoile a pâli. Soudainement, sa fondation et ses nombreux dons de charité ont moins d’importance. Les prochaines victoires risquent d’être accueillies plus tièdement par plusieurs.
Encore faut-il que Djokovic puisse jouer.
L’Espagne a déjà annoncé qu’il ne sera pas le bienvenu à l’Omnium de Madrid en avril prochain, s’il n’est pas vacciné.
Pire encore, Novak pourrait rater un deuxième tournoi du Grand Chelem de suite. La France vient d’adopter un règlement qui interdit l’accès à plusieurs lieux publics, dont les stades, aux personnes non vaccinées. Les athlètes qui se pointeront à Paris en mai pour le tournoi de Roland-Garros n’en seront pas exemptés.
Si cette loi est toujours d’actualité au printemps, que décidera le Djoker ? Faire l’impasse sur la terre battue et une autre défense de son titre aurait de nombreux impacts, tant sur son palmarès personnel qu’auprès de ses nombreux commanditaires qui risquent de perdre patience.
Diviser, sans régner
Plusieurs autres joueurs ont déjà démontré leur agacement durant le roman-savon australien.
Rafael Nadal a même rappelé que le tennis continue d’avancer même lorsque ses plus grands acteurs le quittent.
Novak Djokovic ne faisait déjà pas l’unanimité aux yeux des amateurs de tennis. Il a maintenant réussi à diviser dans la population générale.
Après presque deux ans de pandémie, le monde n’a pas besoin d’être déchiré davantage.
Au-delà de l’argent, des triomphes et des sourires devant les caméras, Djokovic a un rôle à jouer, celui de rassembleur. Vacciné, ou pas.