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En fin de semaine, les libéraux se réunissaient en congrès avec un certain espoir retrouvé. Et pourtant…
En fin de semaine, les libéraux se réunissaient en congrès avec un certain espoir retrouvé. En effet, la chefferie du parti a déjà attiré 4 candidats et certains sondages laissaient même entrevoir une légère remontée du vote libéral, notamment chez les francophones. L’occasion était donc idéale pour bénéficier de la visibilité publique qu’apporte ce type d’événement pour montrer aux Québécoises et aux Québécois que l’on a des idées porteuses pour l’avenir du Québec.
Et pourtant…
Alors que l’on manque de logements, qu’il y a un énorme déficit, que les gens sont encore affectés par l’inflation des dernières années et que des milliers de citoyennes et citoyens attendent d’avoir un médecin de famille, nous aurions pu nous à des débats sur ces sujets. Ainsi, on aurait pu démontrer que le renouveau n’est pas juste sur le porte-parole, mais aussi sur le contenu et que l’on aura des solutions concrètes à offrir aux Québécoises et aux Québécois à la prochaine élection.
Ben non! En fin de semaine, les libéraux ont parlé de langue, de loi 96 et de constitution québécoise!! Ce sont peut-être des sujets chers aux membres actuels du PLQ et à ceux des comtés de l’ouest de l’île de Montréal qui sont restés fidèles au parti fédéraliste, mais ils ne permettent pas au parti de conquérir l’électorat francophone. Voilà donc un défi de taille pour les libéraux! Jumeler ce que veulent leurs militants «purs et durs» avec ce qui préoccupe la population en général.
Pour reconnecter avec la population, les membres et les dirigeants du PLQ doivent retrouver la capacité à écouter le public et à leur offrir des solutions à leurs problèmes. Comment construire plus de logements ? Comment dynamiser l’économie? Comment améliorer notre système de santé ? Comment moderniser l’éducation ? Ce sont toutes des questions qui font l’actualité depuis des mois et sur lesquelles les Québécois vont probablement baser les choix en octobre 2026. Il me semble qu’il aurait été plus rentable pour les libéraux d’adresser ces sujets plutôt que de parler de sujets identitaires sur lesquels ils n’ont jamais été très populaires.
Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est que les libéraux sont en train de faire la même erreur que les démocrates à l’élection présidentielle. En se positionnant sur les mauvais enjeux, les démocrates ont donné l’impression à la population qu’ils ne comprenaient pas ce que les gens vivent et qu’ils étaient déconnectés de leur réalité. Au contraire, les républicains, eux, ont brillamment identifié les sujets qui préoccupaient le plus l’électorat et ont concentré leur campagne sur cela. C’est la leçon la plus importante de cette élection pour tous nos partis politiques. Les politiques publiques doivent servir les gens dans leur quotidien d’abord et les grands principes après.
Les libéraux ont manqué une occasion de se faire valoir devant l’électorat. Ils pourront se reprendre durant leur campagne à la chefferie puisque leurs débats seront au cœur de l’actualité de janvier à juin 2025. S’ils veulent retrouver une certaine confiance de l’électorat, ils devront démontrer qu’ils écoutent les gens, qu’ils comprennent ce qu’ils vivent et qu’ils présentent des idées et des solutions à leurs problèmes. C’est la seule façon pour eux ou n’importe quel parti d’espérer obtenir l’écoute et, ultimement, le vote de la majorité.
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