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Le port du masque a également représenté une assurance. Une protection individuelle afin de diminuer son propre risque d’être affecté par une maladie qui, rappelons-le, tue encore des gens au Québec et ailleurs.
C’est maintenant confirmé! Le Dr Boileau, directeur par intérim de la santé publique du Québec, a annoncé ce matin que le port du masque ne sera plus obligatoire dans les endroits publics à compter du 14 mai prochain.
Cette décision met fin à une des principales restrictions sanitaires et à la dernière qu’il reste de cette pandémie de COVID-19.
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Plusieurs célébreront la fin de cette obligation et je peux les comprendre. Nous avons tous été, à un moment ou un autre durant la pandémie, fatigués, écœurés ou incommodés par le port du masque. Cependant, pour d’autres, le port du masque a également représenté une assurance. Une protection individuelle afin de diminuer son propre risque d’être affecté par une maladie qui, rappelons-le, tue encore des gens au Québec et ailleurs.
D’ailleurs, Dr Boileau a insisté sur l’importance de respecter ceux qui continueront à le porter et sur le fait que ce n’est pas «une interdiction de l’utiliser».
Crédit photo: Paul Chiasson | La Presse canadienne
C’est essentiel d’établir cette notion de respect pour le choix de certains et de s’assurer que le port du masque ne vienne pas diviser. Le masque est certainement appelé à faire partie de notre arsenal de protection à long terme. Si dans certains pays asiatiques, on porte le masque depuis longtemps, il n’y a pas de raisons pour que ça ne devienne pas le cas pour nous.
Cette annonce sur le masque est un couteau à double tranchant. Comment faire cette annonce sans donner l’impression que la pandémie est finie? Comment s’assurer du respect de la norme dans les endroits où le masque demeurera obligatoire comme les hôpitaux, les CHSLD et les transports en commun ? Et aussi comment rappeler que le masque pourrait revenir nous hanter à tout moment si la situation sanitaire l’exige dans une 7e, 8e ou 9e vague ? Comment garder une certaine pression sur la question de la vaccination ?
Dr Boileau a donc fait un exercice d’équilibriste ce matin, et je dois le dire, avec un succès certain. D’ailleurs, l’absence du politique lors de ces rencontres de presse aide à garder son équilibre. Le Dr Boileau peut ainsi se concentrer sur les faits scientifiques et les messages plus « techniques » alors que le politique a l’obligation d’avoir des messages qui appellent à l’émotion. Il a donc répété ad nauseam que la pandémie n’est pas finie, que les mesures sanitaires peuvent être ramenées et que nous devons tous protéger les personnes les plus à risque.
La surprise du point de presse à mes yeux a été l’étude de l’institut de la statistique du Québec sur la surmortalité au Québec durant la pandémie. Selon les analyses effectuées par l’organisme, le Québec a eu un taux de surmortalité de 4,5 % en en 2021, ce qui se compare très avantageusement aux États-Unis qui sont à 18 % ou même l’Ontario qui est à 6 %. Ces données permettent de relativiser la situation de la mortalité au Québec qui fait débat actuellement notamment par rapport à la situation dans les CHSLD lors de la première vague.
D’ailleurs, le premier ministre a pris cette balle au bond lors de son intervention sur le sujet du masque ce matin. C’est une belle bouée de sauvetage à l’aube de l’élection pour un gouvernement qui, malgré l’appui populaire élevé, sait que le bilan de la pandémie peut devenir un enjeu lors du prochain scrutin.
Même s’il faut rester prudents, il est quand même clair que l’annonce d’aujourd’hui marque une étape importante dans le fait de « vivre avec le virus » et nous permettra certainement de retrouver une certaine normalité.
Profitons-en, mais restons juste « attentifs », car ce virus nous a surpris à plus d’une reprise. Je suis sûr que nous sommes tous très heureux de retrouver le visage des gens et de voir leurs sourires.
Crédit photo: La Presse canadienne