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Fusillades, meurtres, négligence...«Il y a beaucoup de travail à faire et malheureusement ce n’est pas demain la veille qu’on va réussir à s’entendre à Washington, ça, c’est certain», affirme Valérie Beaudoin analyste de la politique américaine.
La fusillade de mardi dans le métro de New York remet à l’avant-scène la flambée de la violence et la hausse de la criminalité aux États-Unis.
La lutte à la criminalité fait partie des grands défis de la gouverneure démocrate de New York, Kathy Hochul, nouvellement en poste, et du maire de New York, Éric Adams, ancien chef de police, qui a été élu avec une plateforme misant notamment sur la sécurité.
Étienne Fortin-Gauthier a parlé de la situation mardi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Valérie Beaudoin, analyste de la politique américaine.
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Mme Beaudoin souligne que New York fait notamment face à une hausse de crimes par arme à feu et à une hausse de la criminalité dans le métro, dont des voies de fait et des vols.
Le président des États-Unis, Joe Biden, a d’ailleurs fait un voyage à New York il y a quelques semaines pour discuter spécifiquement de ce fléau avec les élus(es).
Lundi, la veille de la fusillade dans le métro de New York, Joe Biden a annoncé de nouvelles mesures pour mieux encadrer ce qu’on appelle «les armes fantômes» dont la nomination prochaine d’une personne à la tête du département qui légifère les armes à feu, un poste vacant depuis 2015.
«Les armes fantômes sont les armes que l’on peut acheter en pièce détachée sur Internet et des armes que l’on peut faire imprimer à l’aide d’imprimante 3D. C’est très facile de s’en procurer. Il n’y a pas de numéro de série et pas de responsabilité de la part des gens qui vont produire ces armes-là», précise Valérie Beaudoin.
Elle ajoute que l’administration Biden veut pouvoir mieux contrôler ce type d’arme et qu’elles soient considérées comme des armes à feu aux yeux de la loi fédérale.
Mme Beaudoin ajoute que ce ne sont pas uniquement les armes fantômes le problème.
«C’est beaucoup plus large que cela, mais il reste que les armes à feu de types fantômes sont en grande augmentation dans plusieurs villes américaines, dont New York, Washington et Philadelphie.»
La violence armée est un problème aux États-Unis depuis plusieurs années, mais les solutions se font rares en raison du contexte polarisé de la politique américaine.
«C’est difficile parce qu’on ne s’entend pas à ce sujet au sein des démocrates et on ne s’entend pas non plus au sein des républicains parce que le deuxième amendement qui garantit le droit de se défendre avec une arme aux États-Unis est l’espèce de liberté suprême et c’est extrêmement difficile de légiférer parce que dès qu’il y a une loi la NRA, qui est le lobby des armes à feu aux États-Unis et qui est très puissante, va dire que c’est une mesure extrême où l’on veut enlever les droits aux Américains», explique Valérie Beaudoin.
«Il y a une rhétorique assez dangereuse autour de tout ça et pendant ce temps il y a des fusillades dans les écoles, des crimes par arme à feu et des accidents dans les maisons alors que les gens n’entreposent pas bien leurs armes», précise-t-elle.
Valérie Beaudoin ajoute que pour faire la lutte aux armes à feu, il faut aussi s’attaquer notamment aux armes d’assauts, aux problèmes de santé mentale et aux antécédents.
«Il y a beaucoup de travail à faire et malheureusement ce n’est pas demain la veille qu’on va réussir à s’entendre à Washington, ça, c’est certain», termine-t-elle.