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Avec trois députés, le principal défi du PQ sera d’exister. Un deuxième défi pointe à l’horizon : celui de ne pas se perdre à ne parler que d’elle-même, oubliant du même souffle de représenter les électeurs qui leur ont accordé leur vote.
Avec trois députés, le principal défi du Parti québécois de Paul St-Pierre Plamondon sera d’exister. Mais un deuxième défi pointe à l’horizon pour la formation politique : celui de ne pas se perdre à ne parler que d’elle-même, oubliant du même souffle de représenter les électeurs qui leur ont accordé leur vote.
La session parlementaire n’est pas encore commencée, certes. Les nouveaux ministres reçoivent leurs breffages, les négociations à l’Assemblée nationale sont en cours. Pour l’instant, il n’y a pas de mesures gouvernementales à critiquer, de projets de loi à améliorer. Il est un peu normal qu’on ne soit pas encore tout à fait dans les grands enjeux et le gros contenu.
Mais avec un tout petit caucus, le Parti québécois devra certainement choisir ses priorités de façon stratégique.
La première offensive du PQ depuis le scrutin aura été pour s’opposer au serment au Roi. Il est vrai qu’une vaste partie de la population est hostile à ce serment et le PQ aura réussi à imposer ce sujet qui, avouons-le, n’était pas sur le radar il y a quelques semaines à peine.
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La deuxième offensive visait à dénoncer les conditions que propose la CAQ pour le groupe parlementaire péquiste. En effet, des négociations entre les partis ont lieu après chaque scrutin afin de déterminer un certain nombre d’éléments cruciaux pour les autres prochaines années, parmi ceux-ci : le budget de fonctionnement, les temps de parole, les bureaux et les véhicules de fonction.
Rappelons que les trois partis d’opposition ont reçu, en octobre dernier, à peu près le même pourcentage du vote populaire, soit 14 % pour le PLQ, 15 % pour QS et 15 % pour le PQ. Ce dernier argue qu’avec ces résultats, il n’est pas normal qu’on ne lui propose qu’une infime partie de ce qui sera accordé au Parti libéral. En effet, les libéraux peuvent remercier la concentration du vote, ils ont obtenu 21 députés, formant ainsi l’opposition officielle et accédant ainsi aux privilèges qui vont avec.
La CAQ indique quant à elle que non seulement tous les groupes parlementaires reçoivent à peu près le même montant par député, mais que le PQ obtient plusieurs privilèges que QS n’avait pas eu à l’époque où ils n’étaient que trois. Effectivement, en 2014, à l’époque de David-Khadir-Massé, QS n’était pas un groupe parlementaire reconnu. Les trois députés montréalais étaient considérés comme des députés indépendants avec les budgets et les temps de paroles en conséquence.
Que l’on achète le spin péquiste ou caquiste dans ce dossier, demeure qu’à date, le Parti québécois ne parle que du Parti québécois.
Il est toujours possible de mettre de l’avant que le budget du PQ aura une incidence sur sa capacité durant quatre ans à mener des dossiers de front. C’est vrai. Mais il devra rapidement démontrer quelles sont ses priorités.
Pour l’heure, une (autre) vaste réforme du système de santé est à nos portes et cette fois, on s’attaquera vraisemblablement à un grand tabou : faire une plus grande place au privé dans le réseau. La campagne n’a pas donné lieu à des débats sur le sujet, mais il y aura certainement des discussions intéressantes après le dépôt du projet de loi qui donnera vie au projet de réforme Dubé. Joël Arsenault avait fait du bon boulot comme critique en santé lors du dernier mandat. Est-ce que le Parti Québécois aura un positionnement clair à ce sujet ?
De son côté, le populaire député de Matane, Pascal Bérubé, avait mené la charge contre le projet de loi 96 qui, à ses yeux, n’allait pas assez loin. Nous commençons à avoir hâte de l’entendre nous parler d’autre chose que de ses impressionnantes marges de victoire dans Matane. Encore faudra-t-il que les députés péquistes puissent entrer au Salon bleu le 29 novembre prochain… Nous verrons bien.
Alors que le Parti libéral ouvre le cycle d’une course à la direction, seuls le PQ et QS ont des chefs qui pourront s’exprimer librement et prendre des positions qui tranchent d’avec celles de la CAQ. Maintenant, à PSPP de ne pas laisser le champ libre à GND.