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«François Legault répète souvent que l’éducation est sa priorité. Alors que débute son deuxième mandat, il devra rapidement construire son legs afin d’éviter que les mots soient vides de sens.»
Depuis son retour en politique et la création de la CAQ, François Legault répète souvent que l’éducation est sa priorité. Alors que débute son deuxième mandat, il devra rapidement construire son legs afin d’éviter que les mots soient vides de sens.
La CAQ est arrivée au pouvoir en 2018 avec quelques propositions phares en éducation. Parmi elles, les fameuses maternelles 4 ans qui se sont avérées chères et sans réelle plus-value par rapport au réseau des CPE, outre dans certains milieux défavorisés.
Lors de la campagne électorale, la CAQ avait promis 5000 classes, qu’elle estimait à 120 000 $ chacune. Finalement, c’était plutôt 800 000 $ en moyenne !
Est-ce pour des raisons financières ou à la suite de la conversion du premier gouvernement Legault vers le modèle des CPE, mais résultat des courses: la promesse de maternelles 4 ans mur à mur est disparue de la plateforme caquiste en 2022. Avec raison.
Il y a bien eu la transformation des commissions scolaires en centres de services scolaires. C’était promis et ce fut livré. Maintenant, quels sont les effets réels de cette réforme de structure sur le terrain? Difficile à dire…
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Puis, il a y le vaste chantier de rénovation des écoles existantes et la construction de belles écoles. C’est essentiel, mais long et coûteux. La CAQ devra continuer le travail dans un deuxième mandat afin de pouvoir espérer en récolter un peu de mérite après des années de négligence des gouvernements précédents.
Bref, malgré quelques actions, le legs du gouvernement Legault reste encore à définir. On peut comprendre que la pandémie ou l’inflation aient pu ralentir certaines ambitions. Mais maintenant, avec un mandat fort hyper majoritaire, une popularité qui se maintient et quatre ans devant soi, il n’y a plus de faux-fuyant: on s’attend à de grandes choses.
Plusieurs ont décrié un vide sur l’éducation durant la dernière campagne électorale. En effet, on ne peut pas dire que nous avons croulé sous les annonces ambitieuses. Dès le début du chapitre sur l’éducation, on nous parle d’une «offensive majeure contre le décrochage scolaire». Au-delà des slogans, on a du mal à discerner la vision et les effets attendus.
Par ailleurs, qu’est-ce que signifie la nomination d’une femme de droite à l’Enseignement supérieur ? Qu’est-ce qui sera proposé et déployé dans les quatre prochaines années ? Dans la plate-forme 2022, on nous parlait d’arrimer l’enseignement supérieur avec les entreprises, de faire la lutte à la censure et à l’intimidation. Bref, combattre le «wokisme» dans nos salles de classe. Hâte de voir plus en détail ce qu’on nous proposera, car pour l’heure, c’est assez mince.
ANALYSE | Voici les cinq prochains défis de François Legault:
Dimanche soir à Tout le monde en parle, le nouveau ministre de l’Éducation, qui s’adonne à être le ministre responsable de la Rive-Sud de Québec, avait l’air d’avoir envie (très envie même!) de nous parler de troisième lien. J’ai trouvé disgracieux d’assister à une séance de chemises déchirées dès l’encre sèche sur le communiqué annonçant sa nomination par certains groupes du milieu de l’éducation. Laissons la chance au coureur, mais il faudra évidemment qu’il se mette à courir bientôt!
Parlez-nous donc d’éducation, M. Drainville. On aimerait savoir comment ce gouvernement qui nous dit réellement prioriser l’éducation va changer la vie de nos enfants, des parents et des enseignants. Former qui, pourquoi, comment? Corriger quelles tendances?
Décrochage scolaire, pénurie de personnel, qualité de l’enseignement, analphabétisme, effets néfastes de la pandémie sur toute une cohorte d’élèves… les défis sont nombreux.
Nous avons bien entendu les slogans, nous attendons avec impatience votre vision.