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Il est actuellement difficile de tracer les contours d’une vision commune pour Québec. Dans un contexte polarisé, cela peut être un défi de trouver une direction concertée pour le développement de Québec.
Il est actuellement difficile de tracer les contours d’une vision commune pour Québec. Dans un contexte polarisé, cela peut être un défi de trouver une direction concertée pour le développement de Québec. Pourtant, nous avons une occasion devant nous de réfléchir à plus long terme.
L’Action démocratique du Québec (ADQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) sont présentes dans les banlieues de Québec depuis longtemps déjà. Puis, le Parti québécois a été évacué de Québec en 2018 et le Parti libéral du Québec (PLQ) l’a imité en 2019 avec l’élection partielle dans Jean-Talon, tenue à la suite de la démission de Sébastien Proulx.
L’élection de 2022 confirmera cette carte presque entièrement turquoise de part et d’autre du fleuve, avec ces deux mêmes petits picots orangés qui font contraste : Taschereau et Jean-Lesage, représentées par Québec solidaire (QS).
À l’époque du PLQ-PQ, le principal clivage était la question nationale. Celle-ci n’avait que peu d’impact dans les dossiers et enjeux plus locaux tels que le transport et l’urbanisme. Il arrivait peut-être plus régulièrement que les acteurs péquistes et libéraux n’étaient pas si éloignés sur les enjeux locaux.
Bon, les péquistes et les libéraux trouvaient bien des façons de faire de la partisanerie quand même. Mais d’un point de vue local, le fossé était moins profond que celui entre la CAQ et QS.
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Banlieue VS centre-ville. Automobile VS transport collectif. Étalement VS densification. Je caricature un peu, mais demeure que le contraste est fort.
Du côté de l’Hôtel de Ville, la vision de l’administration Marchand est proche de celle de Québec solidaire. Densification, mobilité active et durable, protection du patrimoine. Telles sont les priorités du maire qui ne manque jamais une occasion de montrer son scepticisme face au projet de troisième lien caquiste qui, selon lui, contribuera à l’étalement urbain et à la crise climatique.
Bien qu’il avait laissé entendre en campagne que le projet de tramway allait être revu s’il était élu, il le porte avec beaucoup de détermination depuis son élection.
Après le mélodrame qui avait enflammé la colline parlementaire au printemps 2022, qui avait mis fin à la lune de miel Marchand-Guilbault, les caquistes ne souhaitent plus vraiment s’en mêler. Que la Ville s’arrange avec ses troubles ! Et du trouble, il y en aura certainement. N’est-ce pas le propre de tous les grands projets de transport ?
Les deux projets avancent donc dans des chemins parallèles. Difficile de voir la vision commune, et ce malgré les rencontres sympas entre le maire et le nouveau ministre de la région.
Il est normal de ne pas s’entendre sur tout, mais on peut avoir l’impression que nos leaders tirent chacun dans leur direction.
Dans la prochaine année, je m’attends à ce qu’une vision commune, construite autour de points de convergence, émerge. Je ne dis pas que nos leaders n’ont pas de vision, loin de là ! Mais je pense que les citoyens gagneraient à comprendre un peu mieux la direction dans laquelle notre ville ira. Il nous faudra identifier certains projets porteurs sur lesquels nous sommes capables de travailler ensemble pour faire avancer Québec.
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Nous sommes peut-être dans un contexte plus polarisé qu’auparavant, mais nous avons une situation de grande stabilité devant nous. Les élus québécois sont en poste pour quatre ans, les élus municipaux pour encore trois ans. N’est-ce pas là le moment idéal pour rêver un peu et réfléchir à plus long terme ?
L’un de ces points de convergence pourrait être le renforcement du statut de capitale nationale de Québec.
Il y a deux semaines, une sortie d’Agnès Maltais, ancienne ministre responsable de la région de Capitale-Nationale, dénonçait qu’un grand nombre de rencontres politiques se tenaient à Montréal plutôt qu’à Québec. Bien que la CAQ soit très présente dans la région, le premier ministre et son entourage sont très montréalais.
D’ailleurs, de façon générale, je ne sens pas une grande sensibilité du côté de mes ami.es montréalais. es à ce sujet… Plusieurs trouvent que de plaider pour Québec est tout simplement du niaisage. Pourtant, on ne verrait pas Joe Biden faire la majorité de ses rencontres à New York. On ne verrait pas Justin Trudeau faire la majorité de ses rencontres à Toronto. Non, c’est à Washington et à Ottawa que ça se passe.
En campagne, François Legault avait dit vouloir faire de Québec la «deuxième métropole». Or, je ne pense pas que les citoyen.nes de Québec aspirent à vivre dans une métropole. Québec est la capitale, le lieu privilégié de la politique québécoise, le berceau de la francophonie en Amérique du Nord. Il ne tient qu’à nous de trouver des façons concrètes d’affirmer ce statut dans l’avenir.
Ce glissement vers Montréal n’est pas un phénomène qui est apparu avec l’arrivée de la CAQ. Mais il est impératif de continuer à affirmer ce statut et j’espère que l’armée de députés et ministres de la CAQ qui ont accès au premier ministre a passé le message.