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Un ancien joueur de la LNH affirme que plus de la moitié des sportifs professionnels ont des problèmes d’argent à la retraite.
L’argent. Un thème central et récurrent quand on évoque le sport professionnel. Les athlètes gagnent des millions en salaires et parfois en commandites. Un tour rapide sur Instagram permet de constater à quel point cette richesse est étalée et louangée. Vêtements griffés, résidences et voitures de luxe, voyages paradisiaques, les dollars pleuvent.
Toutefois, c’est sur Twitter que se sont retrouvés les messages les plus intéressants cette semaine. L’ancien joueur de la LNH Chris Pronger a rédigé une enfilade de gazouillis, lundi après-midi, dans laquelle il aborde les déboires financiers des athlètes. Celui qui a patrouillé les lignes bleues du circuit Bettman pendant 20 ans affirme que plus de la moitié des sportifs professionnels ont des problèmes d’argent à la retraite.
I played 20 years in the NHL.
— Chris Pronger (@chrispronger) April 4, 2022
I was one of the highest earning NHL players of all time. And friends with many other pro athletes.
My guess is more than 50% of pro athletes have financial issues in retirement.
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Selon lui, les hockeyeurs qui signent des contrats mirobolants, particulièrement en début de carrière, ont souvent tendance à gaspiller leur pactole. Certains oublient qu’ils devront en verser une grande partie en impôts, en plus de verser de 3 à 5 % de leurs revenus à leur agent. Tout ça, en plus de dépenses personnelles qui atteindraient environ 20 000 $ par mois. Difficile de ralentir ce train de vie, une fois que les patins sont accrochés.
Pronger raconte des histoires déconcertantes, dont celle d’un joueur qui aurait dépensé un million de dollars dans un club de strip-tease. Le défenseur explique que plusieurs personnes, dont des avocats et des planificateurs financiers, ont tendance à faire fortune sur le dos de leurs clients. C’est aussi vrai pour certains proches qui peuvent être mal intentionnés. Il invite les joueurs à se protéger et à s’entourer de gens de confiance.
Ce n’est pas la première fois que les problèmes d’argent font les manchettes dans la LNH. Le légendaire Bobby Orr fait partie des victimes dépouillées par l’agent Alan Eagleson dans les années 70. Pas plus tard que l’année dernière, l’attaquant Evander Kane a déclaré une faillite personnelle. Celui qui évolue désormais pour les Oilers d’Edmonton avait accumulé plus de 26 millions $ US de dettes, notamment en raison de problèmes de jeu. Plus près de nous, l’ancien homme fort Donald Brashear a connu son lot de difficultés depuis qu’il a cessé de jouer, y compris des troubles financiers.
La sortie de Pronger s’inscrit dans la lignée des joueurs, actifs ou retraités, qui dénoncent publiquement un autre éléphant dans la pièce. Après le racisme, les violences sexuelles, la santé mentale et l’abus de substances, voilà qu’on parle d’argent pour autre chose que les privilèges liés à la richesse.
Il serait facile de dire que tous les athlètes professionnels et amateurs devraient prendre acte de ces messages. L’exercice devient encore plus intéressant si on le transpose à la société en général.
Bien sûr, la très grande majorité des gens ne gagnent pas le salaire d’un joueur de la LNH. Mais combien de personnes rencontreront des problèmes financiers au cours de leur vie? Combien vivent au-dessus de leurs moyens, sans se préoccuper de préparer adéquatement leurs vieux jours?
Chris Pronger a trouvé le fond du filet 157 fois dans la LNH. Il vient possiblement de toucher sa plus belle cible en carrière.