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Depuis mardi, comme plusieurs, nous avons le cœur gros. Le drame survenu lundi à Amqui nous a complètement remué l’intérieur.
Depuis mardi, comme plusieurs, nous avons le cœur gros. Le drame survenu lundi à Amqui nous a complètement remué l’intérieur.
J’ai beau être né en Abitibi, le sang paternel, issu de la vallée de la Matapédia, coule dans mes veines. La famille de papa provient de Sayabec, un beau village qui trempe ses pieds à l’extrémité du lac Matapédia. À 25 kilomètres de là, Amqui. Qu’on visite en passant par Val-Brillant.
La vallée de la Matapédia, c’est sans aucun doute une des plus belles régions du Québec. Lovée au cœur de petites montagnes, on y retrouve un immense lac qui se déverse dans la rivière du même nom et qui fait le bonheur des pêcheurs de saumons. Les paysages sont à couper le souffle. Et les villages qu’on y retrouve, ce sont des villages comme on les aime, avec une communauté d’habitants tissés serrés qui se prennent en main et continuent, tant bien que mal, de s’approprier le territoire.
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Ses citoyens? Que du bon monde. De bonnes personnes. Je pourrais vous entretenir des heures de la région de la vallée, de la ferme familiale où j’ai passé mes étés, de la grande gentillesse de mes cousins et mes cousines qui continuent d’y habiter, malgré le départ de leurs parents, mes oncles et mes tantes.
Je vous l’ai dit, Sayabec, c’est le village voisin de Val-Brillant et d’Amqui. Une vie communautaire active. Mais depuis hier, Sayabec ne fait qu’un avec Amqui. Tous ses habitants, ainsi que ceux qui viennent de Sayabec, soutiennent les familles touchées par les tristes événements des derniers jours. Certains connaissent des victimes et leur famille, d’autres des citoyens de la place. Et n’en doutons point, d’autres sont sans doute plus éprouvés qu’on ne pourrait le croire.
De tels événements, que personne n’avait vus venir, auront de répercussions sur la vie des habitants d’Amqui et de la région pour une longue période. Il convient de souligner la mobilisation d’une dizaine d’intervenants psychosociaux par le CISSS du Bas-Saint-Laurent.
Mentionnons aussi les présences réconfortantes de la mairesse d’Amqui, de la députée fédérale de la région, Kristina Michaud, elle-même originaire d’Amqui, et de Pascal Bérubé, qui fait un travail exceptionnel auprès des citoyens de la place.
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Au lendemain du drame, plusieurs ont invoqué que la santé mentale de l’accusé pourrait être la cause cette tragédie. Soyons prudents avant d’y aller d’un quelconque diagnostic. Contrairement au drame de Laval, le ministre Lionel Carmant a, cette fois-ci, soigneusement évité de se prononcer sur l’état de l’accusé. Il a fait preuve de prudence, à l’inverse du premier ministre Legault qui, lui, a laissé entendre que le chauffard aurait été identifié comme à risque. Ce n’est vraisemblablement pas au politique de se prononcer sur les causes de ce drame. Et encore moins les médias. Ce sont les professionnels de la santé qui prononcent un diagnostic de santé mentale, pas les politiciens ni les journalistes. Laissons les enquêteurs et les spécialistes en santé faire leur boulot.
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Les blessures qui ont marqué le village d’Amqui mettront du temps à se cicatriser. Un tel drame prendra des années, sinon des décennies à s’estomper dans la mémoire des habitants d’Amqui. Mais ceux qui nous ont quittés ou qui furent touchés par ce malheur ne seront jamais oubliés.
La vie ne marche pas à reculons ni ne s’attarde avec hier, disait le poète Khalil Gibran.
Tôt ou tard, avec l’aide de tous, il faudra recommencer à vivre et avancer. En attendant, nous sommes solidaires des habitants d’Amqui.