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En entrevue au bulletin «Noovo Le Fil 17», l’avocate criminaliste Nada Boumeftah est revenue sur l’impact du mouvement #MoiAussi et les procès sur la place publique.
La nouvelle enquête dans l’affaire Julien Lacroix, publiée par La Presse mercredi, a suscité de nombreuses réactions et soulevé des questionnements quant à l’utilité des dénonciations sur les réseaux sociaux.
En effet, alors que l’humoriste avait été visé par des allégations d’inconduites et d’agressions sexuelles en 2020, des femmes regrettent de l’avoir dénoncé deux ans plus tard, ont dévoilé les journalistes Isabelle Hachey et Marie-Ève Tremblay. Or, Julien Lacroix a été effacé de l’espace public.
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En entrevue au bulletin Noovo Le Fil 17, l’avocate criminaliste Me Nada Boumeftah est revenue sur l’impact du mouvement #MoiAussi et les procès sur la place publique.
Bien que ce mouvement a «permis un avancement dans notre société, de mettre de l’avant des traumas et des situations qui sont inacceptables», Me Boumeftah a mentionné qu’il peut y avoir un effet pervers derrière les dénonciations sur les réseaux sociaux, alors que des dénonciations ont été «faites de façon complètement anonyme et qui ont eu un impact très fort sur la vie de plusieurs personnes».
«On le voit auprès des personnalités publiques, mais il faut rappeler que c’est arrivé aussi à des gens moins connus et dont les têtes sont tombées également», a expliqué l’avocate.
Crédit photo: Noovo Info
Alors que certaines victimes pourraient avoir perdu confiance envers le système de justice, Me Boumeftah a réitéré son importance du système de justice dans les dossiers d’agression sexuelle.
«Le système de justice, c’est sur lui justement qu’on devrait plus se reposer. Malheureusement, quand on entend certaines victimes qui se sont fait refouler par les corps policiers en se faisant dire que la preuve n’était pas suffisante et qu’ils ne pouvaient pas aller devant les tribunaux avec ça, c’est inquiétant», a-t-elle souligné.
Existe-t-il des moyens de faire en sorte que des victimes aient confiance envers le système de justice? Selon Me Boumeftah, il est possible d’encadrer davantage les plaignantes lors des procédures judiciaires et de «leur expliquer un peu mieux le processus».
«Les avoir devant nous, comprendre leurs inquiétudes et ce qu’elles visent en allant via la voie judiciaire, qu’est-ce qu’elle recherche par rapport à ça», a-t-elle énuméré.
L’arrivée du tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle pourrait permettre d’aider les plaignantes à régler certains de ces enjeux, a expliqué l’avocate criminaliste.
«Je tiens à mentionner que nos juges étaient déjà très bien formés en droit que la plupart des avocats en la matière, que ce soit auprès du DPCP, sont spécialisés dans le domaine et les avocats de la défense également qui prennent ce type de dossier là», a-t-elle conclu.
À voir dans la vidéo.