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«On a l’impression que c’est le pire groupe de criminels que le Québec a connu» - Yves Boisvert
Québec serre la vis aux non-vaccinés en obligeant le passeport vaccinal dans certains nouveaux lieux publics, dont la Société des alcools du Québec (SAQ) et la Société québécoise du cannabis (SQDC). L’animateur et journaliste Étienne Fortin-Gauthier en parle avec le chroniqueur de Noovo Info Yves Boisvert.
Le passeport vaccinal était déjà obligatoire notamment pour les bars et les restaurants, les lieux sportifs comme les arénas, les centres de divertissements ainsi que les salles de spectacles et de cinémas.
La décision du gouvernement du Québec d’ajouter la SAQ et la SQDC aux lieux visés par le passeport vaccinal envoie un message aux non-vaccinés.
Yves Boisvert croit par contre que le gouvernement Legault voulait aussi envoyer un message aux gens vaccinés.
« Je pense que c’est surtout un message à la population en général, à qui on demande beaucoup d’efforts, qui est contrainte de toutes les façons que l’on connait, qui voit que la moitié des gens hospitalisés sont des gens non vaccinés et qu’à cause de cet engorgement des hôpitaux, on vit les contraintes que l’on connait dans les écoles et ainsi de suite. »
La décision d’imposer le passeport vaccinal dans les lieux publics où les échanges sociaux sont assez rapprochés a du sens pour la Santé publique, mais plusieurs s’interrogent à savoir si le fait d’imposer la mesure aux clients de la Société des alcools du Québec (SAQ) notamment est réellement pertinent.
Voici l’avis d’Yves Boisvert :
« Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une mesure de propagation (pour freiner la propagation), mais d’une mesure politique qui peut être légitime aussi parce qu’on veut envoyer le message que dans l’espace social, si vous n’êtes pas vacciné, après tout ce temps et avec un vaccin efficace et gratuit, ça va être de plus en plus difficile. »
La question des droits et libertés revient évidemment à l’avant-plan avec ces nouvelles restrictions visant l’obligation du passeport vaccinal dans les lieux publics. Pour le moment, la cause des non-vaccinées ne semble pas trouver écho devant les tribunaux.
« Jusqu’ici, ce que nous avons vu des réponses des tribunaux, c’est qu’il n’y a aucune sympathie pour les gens qui ont tenté d’avoir des exemptions, qu’elle soit religieuse ou au nom des libertés individuelles ou autres. C’est vrai que ce n’était pas très habile, mais c’est ce que plusieurs gouvernements essayent de faire, c’est-à-dire de rendre la vie des non-vaccinés plus difficile afin de les convaincre de finalement se résoudre à le faire parce que le cout social de cette non-vaccination il est énorme et il pèse sur tous les autres citoyens. »
Si l'on regarde ce qui se passe dans d’autres pays du monde afin de freiner la propagation de la COVID-19, il est possible de croire que le gouvernement du Québec n’arrêtera pas là ces actions afin d’inciter un maximum de gens à obtenir le vaccin contre le virus.
C’est aussi l’opinion d’Yves Boisvert:
« Je pense que ce n’est pas fini. On a juste à regarder ce qui se passe en Autriche ou en Allemagne. D’autres parlent d’amendes possibles. On ne peut pas penser que c’est le dernier variant qui nous tombe dessus. Donc, plus ça va aller, plus il va y avoir de mesures restrictives qui ne seront pas nécessairement efficaces pour freiner la propagation, mais qui va envoyer ce message-là très clair. »
Concernant les voyageurs délinquants du voyage vers le Mexique de Sunwing qui font la manchette depuis plusieurs jours, Yves Boisvert croit d’une part que le groupe a été assez puni et que d’autre part, leur comportement a eu un effet sur la population…
« Ça devient un peu excessif. On a l’impression que c’est le pire groupe de criminel que le Québec a connu. Il n’en reste pas moins qu’on dirait que ça cristalliser la frustration des Québécois. Tout d’un coup, on s’est jeté sur eux pour dire : "ils n’ont pas respecté les règles et nous on est pris avec ça". C’est pour ça que toutes nos frustrations se sont déchargées sur ces gens. Évidemment qu’ils n’ont pas été intelligents. Je pense qu’avec les règles de Transport Canada et les règles sanitaires, si les amendes suivent, je pense que la punition sera suffisante. Certains perdent leur job en plus. »