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Six mois après son départ volontaire, le cardinal Gérald Cyprien, reprend ses fonctions.
Six mois après son départ volontaire, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a annoncé lundi reprendre ses fonctions d’archevêque de Québec.
Par voie de communiqué, le cardinal a ajouté que «par respect pour le processus judiciaire dans lequel il est mis en cause», il confiait à Mgr Marc Pelchat, qui occupe le poste d'évêque auxiliaire à Québec, la gestion de l’action collective visant le Diocèse et le traitement des allégations d’abus.
«Ce fut un difficile cheminement, mais les conclusions de l’enquête du juge Denis, le soutien de mon entourage et la possibilité de me faire entendre qui pourrait résulter de la demande d’intervention m’amènent à reprendre sereinement mon ministère», a déclaré le cardinal Lacroix.
Mgr Lacroix a expliqué sa décision de reprendre ses fonctions et a clamé son innocence dans une longue entrevue sur les ondes de Noovo Info, lundi. À voir dans la vidéo.
Le nom de Mgr Lacroix s'était retrouvé dans des documents judiciaires déposés le 26 janvier dans le cadre d'une action collective intentée contre l'archidiocèse de Québec par de présumées victimes d'agressions sexuelles. On peut y lire les allégations d'une femme qui dit avoir été victime d'attouchements sexuels de la part du cardinal en 1987-1988.
En mai dernier, il clamait son innocence, dans la foulée de la publication du rapport d’enquête commandé par le pape sur les allégations de nature sexuelle contre lui, dans une vidéo publiée sur YouTube.
Dans l'enregistrement, Mgr Lacroix se réjouit que l'ex-juge André Denis, à qui le Vatican a demandé de faire la lumière de façon indépendante sur la dénonciation d'une femme qui dit avoir été victime d'attouchements de l'homme de foi à la fin des années 1980, ait conclu que «les faits allégués portent à équivoque et ne peuvent être reliés à aucun fait de [son] histoire de vie».
Il refusait alors malgré tout de reprendre ses fonctions d'archevêque de Québec.
Le cardinal Lacroix présidera le 26 juillet prochain la Messe solennelle de la fête de sainte Anne, au sanctuaire Sainte-Anne-de Beaupré.
L'ex-juge Denis n'est jamais parvenu à parler à la plaignante dans le cadre de son enquête – elle aurait refusé de nombreuses demandes de rencontre. Pour Mgr Lacroix, cela n'enlève rien au caractère indépendant de ladite enquête du juge à la retraite, «qui a de l'expérience dans les dossiers d'abus sexuels» en lien avec l'Église.
Mgr Lacroix, qui a accepté de participer à l'enquête, salue «l’ampleur» de la recherche et «la rigueur» du travail de l'ex-juge Denis. «J’ai participé à cette procédure qui témoigne que l’Église prend les abus au sérieux», dit-il.
Le rapport de l'ex-juge Denis blanchit Mgr Lacroix. L’enquête à l’endroit de l’archevêque de Québec n’a pas permis «d’identifier des gestes qui relèvent de l’inconduite ou de l’abus». On ne recommande donc aucune sanction.
«Le moins que l’on puisse inférer, c’est que la description des actes allégués porte à équivoque», a commenté l'ex-juge Denis en conférence de presse mardi.
Le camp de la plaignante ne partage pas l'avis du cardinal. Le rapport du juge Denis n'est pas «valide» et «ne veut rien dire», a réagi Me Alain Arsenault, l'avocat de la plaignante, après la publication des résultats de l'enquête. «Notre cliente ne voulait pas participer au système privé de justice du Vatican. Elle veut le système de justice public, crédible de la Cour supérieure», a réagi Me Arsenault cette semaine.
Avec de l'information de Guillaume Théroux pour Noovo Info.